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23 novembre 2011

Éducation

"Une pratique fréquente dans les pays étrangers"

Eric Charbonnier, expert à la direction éducation de l'OCDE | LEMONDE | 16.11.11 | 13h39   •  Mis à jour le 16.11.11 | 18h04

L'évaluation des enseignants par le chef d'établissement est-elle une pratique fréquente à l'étranger ?

Elle l'est. Dans certains pays comme la Finlande, souvent citée en exemple en matière de formation des enseignants, les chefs d'établissement sont responsables du recrutement de leur équipe pédagogique. Qui dit recrutement dit évaluation préalable, avec réception de CV et entretien d'embauche, en vue de savoir si le professeur est compétent et s'il s'intégrera à l'équipe et au projet d'établissement. C'est fréquent aux Pays-Bas, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, où une très grande autonomie est concédée aux établissements. Mais dans ces pays, la formation des chefs d'établissement est très différente. Indépendante de celle des enseignants, elle met l'accent sur la gestion des ressources humaines, d'un budget... A Singapour, avant de devenir chef d'établissement, il faut effectuer un stage d'un an. En France, très souvent, c'est l'évolution de carrière qui mène des personnels d'éducation à la direction d'établissement, moyennant quelques stages, une formation continue. Il n'existe pas de diplôme en tant que tel, pas de préparation distincte.

 

Comment les enseignants étrangers sont-ils évalués ?

Un certain nombre de pays européens, comme la Pologne, la République tchèque, le Portugal, mais aussi l'Australie, ont défini des critères d'évaluation. Ce peut être la mesure de la performance des élèves en début et en fin d'année, l'accent étant mis sur la marge de progression. Autre critère : la formation professionnelle continue entreprise par les enseignants. Ce sont enfin les méthodes pédagogiques. Ce qui ressort surtout des enquêtes internationales, c'est la demande d'évaluation : une majorité d'enseignants y sont favorables. Ils sont même demandeurs, à condition que l'évaluation les aide à évoluer, qu'on leur donne les moyens de progresser, et qu'une bonne évaluation soit valorisée. Qu'elle soit du ressort d'inspecteurs, d'experts neutres ou de chefs d'établissement, ce qui compte, c'est ce qu'on fait de l'évaluation.

Sur cette question, la France change-t-elle de modèle ?

Jusqu'ici, la France était proche des pays où l'évaluation des enseignants n'est pas monnaie courante, comme l'Allemagne, où les chefs d'établissement ont des responsabilités limitées. Si elle veut s'éloigner de cette voie, elle doit s'attacher à donner à l'évaluation des enseignants une image positive : il ne s'agit en aucun cas de les sanctionner mais de leur donner les moyens de s'améliorer.

 

Propos recueillis par Mattea Battaglia

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